Nouvelle loi du travail de Myriam El Khomri : toute l’histoire

Ça grogne, ça manifeste, ça casse dans les rues françaises, et pour cause ? La nouvelle loi du travail !

Il y a belle lurette qu’on n’avait pas assisté en France à un tel lever de bouclier contre un projet de loi. Il faut croire que ce gouvernement a le don de s’aliéner les masses.

Après la loi sur le « mariage pour tous » qui a divisé la société, c’est au tour de la nouvelle loi du travail dite « loi El Khomri» de susciter l’ire des foules. Cette fois, plus qu’un débat passionné, il s’agit d’une union sacrée de toutes les couches de la société contre un texte jugé anti-sociale et régressif.

Les émoluments du projet de la nouvelle loi du travail « El Khomri»

El Khomri ! Un nom qui revient souvent par ces temps de grogne social. C’est celui de la ministre française du travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social. C’est elle qui a proposé le nouveau projet de loi du travail qui porte son nom. Nommée le 2 septembre 2015, Myriam El Khomri vient remplacer François Rebsamen.

Sa mission, mener à bien l’une des réformes phares du quinquennat de François Hollande : celle de la nouvelle loi du travail en France. Face à un chômage qui ne cesse d’augmenter (environ 10 %), Mme El Khomri devait trouver une parade. C’est ce qu’elle fait en proposant le 17 février 2016, un nouveau projet de loi du travail.

Le texte est censé relancer un marché de l’emploi presque à l’arrêt en améliorant la compétitivité des entreprises et en facilitant les embauches. L’objectif à terme étant d’inverser « la courbe du chômage ». Un vœu cher à François Hollande qui en a fait son cheval de bataille.

Une loi qui ne fait pas l’unanimité

Mais, premier problème, le projet de loi ne convainc pas. Il est sociale-libérale. Résultat, dès sa publication, il est complètement descendu en flèche par la majorité des acteurs sociaux. De nombreuses voix de la classe ouvrière, de la jeunesse et du monde politique s’élèvent alors pour dire non à une loi du travail trop libérale, qui fragilise les travailleurs et remet en cause leurs acquis fondamentaux.

Second hic, le gouvernement reste droit dans ses bottes. Pas question pour le président de la république d’abandonner le projet de loi El Khomri. Le bras de fer est alors engagé. Lycées bloqués, grèves, manifestations, les mouvements sociaux s’organisent à travers le pays contre la nouvelle loi du travail.

Sous la pression de la rue, le gouvernement fait un pas et se dit prêt à apporter des amendements au projet. Des rencontres sont alors organisées avec les principaux acteurs de la contestation, notamment les jeunes et syndicats. Les négociations aboutiront à quelques concessions du gouvernement sans vraiment satisfaire le camp d’en face.

Troisième hic, le patronat s’en mêle. Les grands boss que le projet de loi arrange en l’état, commencent à manifester leur agacement face au manque de fermeté du gouvernement. Pierre Gataz, chef du patronat français s’oppose aux amendements et menace de rompre les négociations.

Face à cet imbroglio, le gouvernement décide de prendre la main et de foncer, avec quelques amendements à la clé certes, mais rien de satisfaisant pour les opposants au texte. Le projet controversé sera donc introduit le 9 mars 2016 au conseil des ministres puis présenté à l’assemblée nationale où il est à l’étude depuis le 3 mai 2016.

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