Plan Climat : comment se traduit-il en région ?

Le Plan Climat s’inspire d’une réalité pessimiste

Présenté par Nicolas Hulot en date du 6 juillet 2017, le Plan Climat mobilise l’ensemble des ministères autour de la problématique de la transition énergétique et climatique.

Alors que la capitale fait figure d’exemple avec ses 500 mesures, d’autres métropoles en phase de croissance démographique, se soucient particulièrement de l’application locale d’un Plan Climat d’ambition nationale.

Quelles sont les recommandations du Plan Climat, qui devrait se distiller tout au long du quinquennat d’Emmanuel Macron ? Quelles dispositions sont prises en région pour parvenir à la neutralité carbone, véritable enjeu de santé publique ?

Qu’est-ce que le plan climat ?

plan climat

Le Plan Climat est un ensemble de préconisations qui visent à faire progresser le droit de l’environnement et à mobiliser la société civile autour d’un sujet qui la concerne particulièrement : le réchauffement climatique et l’utilisation des ressources énergétiques.

“Le Plan Climat présente la vision et l’ambition du Gouvernement pour poser les bases d’un nouveau modèle de prospérité, plus économe en énergie et en ressources naturelles, et saisir les opportunités offertes en termes d’innovation, d’investissement et de création d’emplois. Il propose un changement profond pour les principaux secteurs émetteurs de gaz à effet de serre : bâtiment, transport, énergie, agriculture et forêt, industrie et déchets.” – Gouvernement.fr.

Dans ce contexte, voici quelques-uns des objectifs qui sont poursuivis par le gouvernement et s’accompagnent de mesures concrètes :

  • « améliorer le quotidien de tous les Français » : cela passe par le fait de développer une mobilité propre (prime au changement de véhicule), d’éradiquer la précarité énergétique (en faisant disparaître les logements qualifiés de “passoires thermiques”), de consommer plus responsable (soutien à la production individuelle d’énergies renouvelables), et par le fait de placer l’économie circulaire au coeur de la transition énergétique (aide aux entreprises pour la gestion des déchets et du recyclage) ;
  • « en finir avec les énergies fossiles et s’engager dans la neutralité carbone » : en produisant une électricité sans carbone (mesures pour simplifier le développement des énergies en mer, la géothermie et la méthanisation), en renforçant le prix du carbone pour donner un juste coût à la pollution (convergence de la fiscalité essence / diesel), en visant la neutralité carbone d’ici 2050 (équilibre entre émissions carboniques produites par l’Homme et capacité des écosystèmes à les absorber), en mettant fin à la vente des voitures qui émettent des gazs à effet de serre à l’horizon 2040 (passage aux véhicules électriques et hybrides) ;
  • « faire de la France le n°1 de l’économie verte » : pour ce faire, il est question de stimuler la recherche et la coopération scientifique pour trouver des solutions durables. Par ailleurs, Paris servira de modèle en devenant la capitale de la finance verte (promotion de labels verts et responsables, prise en compte des risques climatiques et de la régulation financière) ;
  • Consultez l’ensemble des mesures appliquées par le gouvernement dans le cadre du Plan Climat.

Le Plan Climat s’inspire d’une réalité pessimiste

Le Plan Climat s’inspire d’une réalité pessimiste

Pour soutenir appuyer le caractère impératif du Plan Climat, il est intéressant de rappeler que, selon une étude publiée en juillet 2017 par des chercheurs de l’université de Washington, il existe 90% de chance pour que les températures mondiales connaissent, d’ici 2100, une hausse située entre 2 et 4.9°C. D’autres scénarios, plus pessimistes, envisagent quant à eux une hausse des températures de l’ordre de 6°C.

Par ailleurs, s’il est complexe de fixer une date précise de disparition des énergies fossiles (pétrole, charbon et houille, gaz naturel), un groupe de 80 économistes appelle les dirigeants du monde entier à reporter, dès aujourd’hui, leurs investissements vers les énergies renouvelables avec pour argument principal – outre la sauvegarde de la planète – la rentabilité de l’éolien et du photovoltaïque, notamment.

“Il est temps que les dirigeants européens, et en particulier le président Macron, qui comprend la menace que représente le déni climatique de Donald Trump pour notre planète, en finissent avec les subventions et les investissements qui entretiennent notre dépendance aux combustibles fossiles. Pas un euro de plus ne doit être accordé au charbon, au pétrole et au gaz.” – Yanis Varoufakis, économiste, universitaire et homme politique grec.

Rappelons que les énergies fossiles sont responsables des gazs à effet de serre (réchauffement climatique), de la pollution atmosphérique (à l’oxyde d’azote, au soufre, aux hydrocarbures, au plomb, au suie et aux minéraux lourds), des pluies acides (qui à leur tour polluent les forêt et les lacs), des marées noires (causées par échouages de pétroliers) ainsi que des dégagements de méthane (potentiel de réchauffement 30 fois supérieur au CO2).

Nantes, témoin de la nécessité du Plan Climat

Nantes Plan Climat

Certaines métropoles particulièrement concernées par la croissance démographique et par ses conséquences en matière de pollution, appliquent le Plan Climat en l’adaptant aux spécificités de leur territoire.

Pour exemple, les Pays de la Loire montaient, en 2013, sur la 3ème marche du podium en matière de croissance démographique, derrière la Corse et l’Occitanie. La Loire-Atlantique, qui illustre parfaitement ce dynamisme, comptabilise à elle seule la moitié des gains de population de la région.

La ville de Nantes en particulier, connaît une augmentation de population de l’ordre de 6.46% entre 2010 et 2015 ainsi qu’une présence croissante d’étudiants au sein de son académie (+2,6% en un an selon le ministère l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation). À l’échelle de Nantes Métropole, cela représente une hausse de 5.700 habitants par an.

Cette conjoncture pousse la métropole nantaise à imaginer des solutions innovantes qui s’inscrivent dans la logique du Plan Climat et sont régies par le Plan Climat Air Énergie Territorial (PCAET), projet territorial de développement durable. Voici certaines des applications concrètes de ce projet dont la finalité est la lutte contre le changement climatique.

S’adapter aux modifications du climat

Pour se prémunir de l’évolution du climat, qui comprend l’augmentation des températures ainsi que le rehaussement du niveau de la mer ou encore l’accentuation des phénomènes météorologiques extrêmes, le PCAET nantais prévoit la “Modélisation de la Loire liée aux risques d’inondations”.

Le Groupement d’Intérêt Public Loire Estuaire (GIP) est en charge de réaliser ce travail de suivi de l’évolution du fleuve, qui prend en compte la problématique du changement climatique avec un rehaussement du niveau de la mer de +1 mètre.

À partir de cette modélisation, le GIP Loire Estuaire pourra fournir des données utiles au Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) pour définir des zones potentiellement inondables dans un futur proche. De là, l’établissement public – placé sous la tutelle conjointe du ministre chargé de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, et du ministre du transport, de l’égalité des territoires et de la ruralité – sera alors en mesure d’établir un nouveau PPRI : le plan de prévention des risques d’inondations, à même de limiter les dégâts causés sur les habitations qui environnent la Loire.

Carte-PPRI-Nantes

Une autre manière de construire

Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, Nantes Métropole prend également soin de construire des logements à énergie positive (les “BEPOS”). Cette modernisation des logements neufs tend, par ailleurs, à pousser bon nombre de particuliers à investir à Nantes.

Inauguré en janvier 2014, le Grand Carcouët fait partie de ces édifices qui combinent les innovations techniques :

  • pompe à chaleur,
  • capteurs solaires,
  • récupération des calories des descentes d’eaux usées.

La résidence, qui produit plus d’énergie qu’elle n’en consomme, a reçu le prix “bas carbone” de la société Enedis (EDF).

Le caractère écologique du bâtiment se retrouve également dans sa conception bioclimatique : les logements, traversants, profitent de larges ouvertures au sud ainsi que de surfaces optimisées. À l’extérieur, une enveloppe textile ajourée et des lattis de bois clair servent de tampons thermiques. La toiture, de son côté, est équipée de panneaux photovoltaïques.

Pour toutes ces raisons, le Grand Carcouët, qui était récemment cité dans le média local Marcel Green, comme l’une des innovations majeures en matière de logement, va au-delà des exigences fixées par le label “bâtiment basse consommation” (BBC).

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